Planète CHINE... ou les ravages du communisme



Pour rejoindre l'empire du milieu j'ai pris un ferry de Séoul à Qingdao, ville portuaire du nord de la Chine. Qingdao est célèbre pour sa bière, mais ça je ne l'ai réalisé que quelques jours après quand un voyageur a prononcé ce nom correctement, à savoir "Tchingtao". Là tout de suite ça me parlait un peu plus !! Si j'avais su, j'en aurai bu une in si tu histoire de marquer le coup ;)

Après l'épisode "welcome to Russia" ( ici ), je dois avouer que j'appréhendai un chouya l'entrée dans cette autre contrée Rouge et m'étais donc bien préparée. Parce qu'il faut bien présenter aux postes frontières, j'avais pris une douche sur le ferry avant de débarquer (à poil au milieu d'autres chinoises, heureusement qu'au Japon j'avais été initiée!) et j'avais mis à la poubelle fromage, bracelet anti-moustique et tout autre produit à odeur forte susceptible de chatouiller les narines d'un toutou de douanes !
Finalement, entrer en Chine par le port de Qingdao fut on ne peut plus facile... Je ne sais pas si aux autres postes de frontière c'est pareil (sûrement pas du coté du Tibet), mais ici pas de chien et des employés archi cool et souriants. Rien à voir avec les frontières Russes !

L'attente du bus qui devait m'amener à la gare fut interminable et il fut si difficile de comprendre le prix du trajet... qu'on me l'offrit! Monter dans ce bus délabré et plein a craquer, arriver dans cette immense gare à la salle d'attente démesurément grande et haute, galérer dans les files d'attente interminables, voir toutes ces villes grises aux immeubles stalinien de ma fenêtre de train... tout cela me ramenait quelques mois en arrière et ce n'était que le début. Après welcome to Russia, welcome to China !

arrivée à la gare... kitsh ? Mais naaaaan !

de l'ordre

du rythme

de la symétrie... hmmm les bons fruits et légumes qui doivent pousser là dessous !

pollution visuelle dont nous avons le secret... triste paysage


Rapidement une question me taraude dans le train qui m'amène à Beijing : pourquoi Beijing et pas Pekin ? Et pourquoi deux noms pour une même ville ? Enfin, pourquoi seuls les français semblent utiliser Pekin pour désigner ce que les autres appellent Beijing ?! Wiki explique : "La francisation « Pékin » aurait été introduite par un jésuite français au XVIe ou XVIIe siècle3 et ne tient pas compte du changement de prononciation (palatalisation) qui survint pendant la dynastie Qing et qui transforma le [k] devant un [i] en [tɕ] (notée j en pinyin). Cette appellation est semblable à celle qu'ont adoptée certaines autres langues occidentales : Pechino [pekino] en italien, Peking en allemand et en néerlandais, ou encore Pequim (prononciation semblable à celle du français) en portugais, par exemple." Merci Wiki, maintenant c'est clair !

Lors des quelques recherches effectuées sur le net avant d'arriver à Beijing, j'avais souvent lu qu'il n'était pas aisé de se repérer et donc de voyager dans le métro de cette ville.  Or depuis qu'elle a accueilli les JO en 2008, la situation a considérablement évoluée et c'est maintenant un jeu d'enfant d'aller d'un endroit à un autre car tout est traduit en anglais. La ville étant immense ( 16 808 km !) le temps passé dans son métro est insensé et aprés 5 jours à parcourir la capitale, l'on se met à haïr ce moyen de transport où la publicité nous agresse même lorsque l'on tente une échappée visuelle par ses fenêtres (cf photo!). Dans les rues, trouver son chemin est moins évident car le pourcentage de personnes parlant anglais est toujours très faible! Mais bon, grâce à couchsurfing, aux équipes souvent bilingues qui tiennent les auberge de jeunesse et à mon détecteur ultra au point de personne parlant potentiellement anglais, je n'ai pas trop galéré !



Je suis arrivée en Chine après deux mois en Corée et au Japon et avec du recul je ne suis pas sûre que c'était la meilleure idée car ainsi je donnais peu de chance à la Chine de conquérir mon coeur ! En effet, après l'ultra propreté et le raffinement japonais, après la  bienveillance et l'authenticité Coréènne j'ai pris une grosse claque en arrivant de nuit dans les "faubourgs" de Beijing plus communément appelé "Hutongs" ce qui désigne les quartiers les plus vieux et les plus pauvres de la ville.

L'auberge China Box où j'avais réservé mes deux premières nuits se trouvait en plein coeur d'un de ces quartiers. Comme le précise tout de suite l'équipe fort sympathique de cette auberge, "ici il n'y a rien à craindre ici car la présence policière rend ces rues tout à fait sûres". Comme j'allais le constater par la suite, ils disaient vrai. Mais lorsque j'ai remonté pour la première fois cette ruelle étroite et sale après le après la tombée de la nuit, évitant de justesse les scooter et autres petits engins motorisés sans lumières, ce n'était pas exactement des sentiments de sécurité et de quiétude qui m'habitaient ! J'étais surtout choquée par un si grand décalage entre ce que je venais de quitter quelques centaines de kilomètres plus haut et ce que je traversais pour rejoindre mon hostel.

mini boutiques que l'on trouve par centaine autour des hutongs

Ruelle en question, de jour

Heureusement je fus accueillie divinement : à peine débarrassée de mes sacs, la jeune équipe m'invitait à m'asseoir dans la salle collective afin de partager des plats de "dumplings" (petits raviolis à la vapeur farcis de viande/herbes ou de légumes) avec les autres résidents... trop bon cette dumpling party !

Avant d'arriver à Beijing, j'avais envoyé plusieurs demandes aux couchsufeurs du coin. En comparaison à la Russie ou à l'Europe, il y a beaucoup moins de couchsurfers en Asie et les quelques chinois qui sont inscrits sur le site sont souvent dans l'impossibilité d'héberger soit parce qu'ils sont encore chez leur parent, ou parce les conditions matérielles dans lesquelles ils vivent sont trop précaires. Il aurait été plus facile sans doute d'aller à la rencontre des "Expats" de Chine (nombreux à pouvoir accueillir les voyageurs de passage), mais c'était pas l'idée! Je savais qu'il n'allait pas être facile de comprendre cette société si différente de la mienne, aussi j'avais envie de rencontrer ceux qui la font et qui la connaissent pour essayer de mieux l'appréhender et de peut-être l'apprécier !

Lee, un jeune trentenaire habitant prés du parc olympique de Beijing, avait répondu positivement à ma demande d'hébergement. Le soir même de mon arrivée, il se présentait à mon auberge pour me donner un plan de la ville, des infos utiles sur comment se rendre dans les "spots de la capitale" et même une carte sim locale... que j'ai du lui rendre, celle-ci ne marchant pas sur mon téléphone bloqué par Bouygues, Rrha les cons! Encore une fois, j'avais un ange gardien Couchsurfing dans cette nouvelle ville !

Lee et le succulent repas préparé par ses soins ! hmmm

Le "Cube" ou la piscine olympique construite pour les JO de 2008; vue du bureau de Lee !

Le stade olympique inspiré par la forme des nid d'oiseaux

La Torche olympique

Malheureusement et même si Lee a fait de son mieux pour rendre mon séjour agréable et facile, cela n'a pas suffit à me faire aimer Beijing... une ville trop polluée avec un ciel souvent gris et où le soleil a beaucoup de mal à percer malgré l'absence de nuages! Une ville surpeuplée et sale où des quartiers très pauvres côtoient des immenses zones commerciales, trop de fake (contre-façons), trop de gens qui crachent sans arrêt;  Une ville enfin où j'ai été trop "poussée" dès que je mettais un pied dehors : poussée dans les files d'attente où personne ne respecte l'ordre d'arrivée, poussée dans la rue, harcelée par les vendeurs ambulants, les soit-disant guides, les tuk-tuk qui n'ont définitivement pas trouvé le bon "ton" pour proposer leurs services...


Beijing n'est évidemment pas que ça mais j'avais envie de commencer par vous décrire ses aspects négatifs qui prennent malheureusement beaucoup de place, histoire que vous compreniez l'ambiance dans laquelle j'ai évolué durant les 5 jours passés dans la capitale.







Il y a tant à visiter dans cette ville qu'on ne sait par quoi commencer lorsqu'on arrive ! Pour ma part j'ai pris la direction du "Temple of Heaven" pour ma première journée et j'ai été impressionnée. Comment au milieu d'un tel bordel, d'une telle décrépitude peut-il y avoir de si splendides constructions où raffinement et grandeur semblent couler pour toujours dans leur murs ?




Avant d'atteindre ce Graal l'on parcourt un très beau parc où les habitants de la ville aiment se retrouver pour un tas d'activités toutes exercées avec passion et sérieux : chorales spontanées, fitness, et jeux de cartes qui n'en finissent plus ! Une très belle atmosphère : des notes de musiques voltigeant au milieux de ces arcades rouge sang, de beaux visages joliment marqués par le temps et du partage partout, simplement...

Et le mieux c'est qu'il est d'usage de papoter pendant les exercices ! Haut lieu de socialisation !





Après m'être extasiée devant le temple principal et ses dépendance (et avoir en vain tenté de percer le mystère de leur perfection), je parti déambuler quelques heures dans l'immense parc et me pris d'affection pour un arbre centenaire... un original, comme j'aime!
Armée de mon fidèle Canon, je lui fis le portrait une heure durant. Les positions qu'il me fallut adopter pour le prendre sous son plus bel angle devaient ne pas être habituelles ici car plus d'un chinois s'en est amusé, certains osant même approcher pour faire de même... une vraie star ce centenaire à multiple facettes !


la star !



celle-là je l'adore !





S'en suivit une longue marche dans la ville à la nuit tombée avec son lot d'émotions contrastées... ce qui serait par la suite le dénominateur commun de toutes les journées passées dans ce pays. Premières visions de ces "boutiques oranges" chargées d'encens de toutes tailles, de bouddhas dorés, de divinités et de bougies colorées; première immersion dans un marché de nuit à la chinoise où l'inimaginable peut être mangé;  première rencontre avec Mao au bout de Tien Men Square où après avoir été ensorcelé par un beau ciel enveloppant à la sortie du métro, je fus aveuglée par la lumière criarde entourant l'ancien dictateur encore sous haute surveillance; première participation à un cours de fitness-danse improvisé au milieu d'un trottoir assez large, et premier abandon... la chorégraphie était super compliquée, j'avais affaire à des aficionados ! Et ce petit papy d'un autre temps qui n'avait de cesse de rejouer les mêmes notes comme perdu dans quelques souvenirs passés. Pendant ce voyage, je n'ai donné qu'aux musiciens qui m'avaient ému et celui là en a fait parti !




zone ultra moderne et commerçante au sud de Tiananmen Square, on se croirait en Europe

Et au détour d'une rue super classe, des tuyaux... pas cachés !

un groupe de faux gardes... ayant revêtu le costume pour les touristes !





Big Brother est parmi nous !

les danseuses !

Le troisième jour, je déménageai pour aller rejoindre Lee du coté du parc olympique. Il me fut difficile d'investir la petite chambre qu'il me laissait généreusement, les conditions d'hygiène et de salubrité étant quelque peu éloignées des miennes !! Mais la journée et soirée passée avec lui furent extrêmement enrichissantes... Je me souviendrai longtemps de sa petite phrase "but compare to us french people are lazy !" (comparé à nous les français sont des faignants!) C'est sur qu'il ne me viendrait pas à l'idée d'aller un dimanche sur mon lieu de travail pour bosser 3 heures sur un rapport que je n'ai pas fini (comme il l'a fait quand j'étais là) ! Enfin en même temps,  si j'avais les mêmes conditions de vie que lui à savoir une chambre de 8 m2 sans fenêtre et un bureau luxueux à deux pas de chez moi, peut être que je me laisserai tenter... pour un Thé !

Lee et moi appréciant la photographie, nous avons mis le cap sur l'immense usine désaffectée reconvertie en ateliers d'artistes (bien touristiques) appellé 798 Artzone. Quelques sculptures et photos ont retenus mon attention mais dans l'ensemble rien de bien exceptionnel et surtout l'impression que tout est bien coaché et encadré par l'Etat.




En Chine ils caramélisent toute sorte de fruits et les mettent sur brochette ! c'est bon mais cha colle aux dents !

Pour la quatrième journée j'avais décidé de profiter du beau ciel bleu pour rejoindre la  Muraille de Chine en bus. Écoutant les conseils de Lee, je ne pris pas de tour organisé (10 fois plus cher que lorsqu'on s'y rend en bus local) et me dirigeai vers la gare routière. Alors que je regardais les panneau à la recherche du bon numéro, une dame charmante me demanda quelle destination je cherchais à rejoindre et me conseilla un autre bus plus direct qu'elle devait elle-même prendre car elle travaillait pour la compagnie. Au vu de sa veste bleue (la même que les autres employés) et de son air affable, je la suivi. Je ne compris qu'une heure et demi plus tard mon erreur ! Installée à coté de moi, cette dame sortit son portable après plus d'une heure de route et me fit lire un message qu'un de ses amis venait de lui envoyer "no mini bus now, cheap taxi available only"! Là forcément tu comprends que tu t'es fait avoir et non seulement t'a envie de taper cet escroc qui se trouve encore à portée de main mais surtout tu t'en veux à mort... Mais quel con, j'avais senti que quelque chose ne collait pas.

Quand je suis descendu du bus j'eus la confirmation de l'arnaque en voyant deux taxis et 3 bonshommes qui m'attendaient en souriant. Après que le bus soit reparti (avec ma fausse conductrice de bus à bord) j'ai demandé, énervée, le tarif qu'ils me proposaient. Quand j'ai réalisé qu'ils me demandaient encore plus cher qu'un tour organisé depuis Beijing et que je venais de faire plus d'une heure de bus dans une direction qui n'était pas celle de la grande Muraille, je les ai insulté et suis partie dans n'importe quelle direction mais loin d'eux ! Finalement j'ai du faire demi tour et attendre qu'un bus passe de l'autre coté de la route afin de retourner à Beijing... Résultat : 4 heures et demi et 4 euros de perdus, et l'impossibilité pour moi de faire la grande Muraille ce jour là. Ma fois, ça aurait pu être pire et surtout ça me servira de leçon pour la suite du voyage : se méfier, tout le temps.

Histoire de me changer les idées et de ne pas perdre totalement cette journée j'ai foncé à la cité interdite qui fermait à 16h30. Pour finir, la mauvaise expérience du début de journée me permit de visiter cette micro-ville impériale en évitant les hordes de touristes; ce qui n'était pas gagné au vu du retour d'expériences des voyageurs rencontré auparavant pour lesquels la visite de cette majestueuse cité fut gâchée par le monde rencontré en son seing.

Impressionnée par la première cours tout de rouge entourée, je fus ensuite déçue de ne pouvoir entrer à l'intérieur des édifices tels que la salle du trône où le petit Puyi, dernier empereur de Chine, déambule dans le fameux film de Bertolucci! Mais cette déception s'estompa vite et je fus envoutée par la magie des lieux qui continue de se diffuser à travers chaque détail replongeant le visiteur au coeur même des grandes dynasties qui l'ont construite et habité à savoir les Ming et Qing (de 1406 à 1912). pour plus d'infos c'est ici!



















Le lendemain matin je pris finalement la décision de suivre un tour organisé pour me rendre sur la muraille histoire de me faciliter la tache et de partager cette expérience avec d'autres voyageurs. Après une heure et demi de route la grande muraille s'offrait à nous avec ses créneaux dentelés et son téléphérique pour la rejoindre. Le soleil avait laissé sa place aux nuages ce qui était parfait pour la marche mais moins pour les photos! M'enfin me retrouver sur cette construction titanesque ça fait quelque chose... un peu plus de 6000km parcourant les montagnes et pour certaines parties (comme celles où l'on était) c'est sur les crêtes qu'ils ont posé les pierres ! Vraiment très impressionnant...






Pour finir mon séjour pékinois je pris le bus pour le Palais d'été... par une journée d'été (ou presque!). Sous un ciel bleu azur, pas si fréquent à Beijing, je ne vis pas passer le temps dans ce grand parc relaxant où l'impératrice douairière Cixi aimait venir y séjourner. Un des moments les plus relaxant de mon trip à Beijing.










Suite de mes 15jours en Chine au prochain numéro ! Moi je continue mon exploration de l'Asie du Sud Est que je ne me lasse pas de parcourir en long, en large et en travers (en travers c'est le mieux !). Des bisous caniculaires qui vous réchaufferont je l'espère, hihi !

Commentaires

  1. C'est bien ce que je pensais! Beijing ne me dit rien, mais rien du tout! Les hippocampes frits en plus c'est trop triste!!
    Baisers petite couillue, j'espère que tout roule!
    Peau bleue ;)

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  2. Tout Roule ma Poule ! Tu viens quand me rejoindre ?! Bises Peau bleue

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  3. Beau voyage dans l'Empire du Milieu, des hot-dogs, des sauterelles et autres merveilles culinaires...
    Qingdao est jumelée avec la Bretagne, le savais tu ?
    As tu profité un peu des plages aux noms poétiques : plage 1, plage 2...
    Profite bien, belle voyageuse ! t'embrasse et pense bien à toi. Véronique

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