Corée du Sud, suite et fin

Après avoir passé 9 jours à Séoul j’ai pris pour la première fois de mon voyage l’avion… direction une petite île au sud de ce pays, nommée Jeju. C’est par hasard que j’ai entendu parler de cet endroit, par l’intermédiaire du blog de Barbara, une française tombée amoureuse de cette île et qui y habite maintenant avec son anglais de mari ! Pour une plongée vivant et colorée en plein cœur de la Corée c’est par ici http://bouteillealamer1.canalblog.com/, bravo l’artiste !!

J’espérai pouvoir la rencontrer lorsque j’y suis allée mais malheureusement je suis tombée pile quand ils déménageaient ! Une prochaine fois !

Ce qui est drôle à Jeju, c’est qu’on a l’impression que la réputation de cette île s’est arrêtée aux portes de la Corée. En effet, même si l’endroit est très touristique, on ne rencontre presque que de Coréens qui aiment venir ici randonner ou fêter leur nouvelle union ! 

Dès les premiers pas sur cette île, l’on se sent en « vacances »… la végétation de type tropicale est dense et luxuriante. Les côtes sont très belles et ultra bien aménagées ; un peu trop bien pour moi d’ailleurs, je préfère les petits chemins rocailleux! 

Le bonheur de retrouver le grand air !

au début j'étais toute seule... sur la côte ça s'est gâté !

Sur Jeju, j’ai pris mon temps. J’ai profité de quelques balades lorsque le soleil est revenu, j’ai écrit mon article sur le transsibérien et j’ai préparé la suite de mon voyage. Bah oui, faut passer un peu de temps derrière bibi l’ordi pour trouver des supers couchsurfers et avoir une petite idée du prochain pays où l’on va !

Parce que lorsque l’on part quelques semaines en voyage découvrir un pays, on achète préalablement le guide du pays, on potasse le sujet, on définit plus ou moins un itinéraire, certains réservent déjà leurs hôtels… Imaginez lorsqu’on part plusieurs mois, qu’on parcourt une dizaine de pays et qu’en plus on n’a pas vraiment d’itinéraire fixe ! Ce temps, et bien on le prend dans le « pays d’avant » quand la fatigue, la pluie, le froid ou la maladie nous cloue à notre hôtel. Voyager au long cours c’est passer un morceau de vie en voyage, sur les routes. Aussi, comme dans la vie, on a parfois envie de ne rien faire et on accepte d’un peu moins bien visiter un endroit  et de dormir ou de surfer sur le net à la place !

Ça a été mon choix sur « Jeju island » parce que du Japon je n’avais entendu parler  que de l’incident nucléaire (ça… qui en Europe a pu y échapper !!), des mangas, des geishas, des sumos et des sushis ! Ça faisait un peu juste pour organiser mes trois semaines !

Mais revenons en Corée…   

A Jéju, je suis tombée sous le charme d’un temple construit au pied d’une montagne. Lorsque j’y suis allée c’était une de ses journée qu’on déteste lorsque l’on voyage : ciel bas, gris, vent et pluie fine continue du matin au soir ! J’étais arrivée la veille aussi j’avais envie de voir un peu à quoi ressemblait cette île, je suis donc allée jusqu’au Temple Sanbangsan en début d’après-midi. Lorsque l’on descend du bus, l’on aperçoit de l’autre côté de la rue un énorme bouddha doré à moustache qui semble nous faire signe. Facile de trouver l’entrée !

En Corée, les tarifs pour entrer dans les temples ou visiter les bâtiments historiques sont plus qu’acceptables (rarement plus d’un euro), aussi j’y suis rentrée… et n’y suis ressorti qu’une heure et demi plus tard. Mis à part le car de collégiens qui a fait une apparition de quelques minutes et la petite dizaine de coréens qui sont venus prier rapidement, j’étais seule avec les bouddhas, les lanternes, l’odeur d’encens, la douce musique enveloppante et les couleurs chatoyantes. LA sérénité et plus envie de quitter les lieux. J’avais envie de leur parler à ces jolis bouddhas souriants. J’ai pu prendre le temps de tout regarder en détails, je me suis régalé et mon appareil photo s’est rassasié de toutes ces originalités… voilà le festin en image, en espérant que par cet intermédiaire je réussisse à partager avec vous un peu des émotions ressenties dans ce petit espace !

un jour je ferai des boucles d'oreilles dans le même genre ! j'adore !

des bougies par centaines en l'honneur des défunts

des ferrero ? mais nan, encore des bougies, c'est joli hein  ?!

en Corée on donne régulièrement des choses à manger aux ancêtres

auto portait ;))

des voeux en sachets... un coréen était en train d'en rédiger un quand j'y suis passé

A Jeju, j’ai encore été adoptée ! Cette fois, pas par des couchsurfers mais par la famille qui tenait mon  auberge : la gérante de l’hôtel me coocoonait comme si j’étais sa fille ! J’ai aussi été invitée au détour d’une balade à partager clémentines de Jéju et bières (réfrigérées grâce à l’eau de la mer). Ne parlant pas un mot de coréens et eux pas un mot d’anglais les échanges furent encore une fois bien rigolos mais très chaleureux, comme toujours avec les coréens !! Jéju m’a étonnée car c’est un mix entre authenticité, nature avec un grand N, gentillesse et complexes touristiques, musées ou côtes ultra aménagées.

suis repartie avec plein de clémentines... trop bonnes !

les cotes sont pas mal du tout!

la super team de l'hostel

Jeju garde encore son âme mais pour combien de temps ? J’espère que ses habitants réussiront à poursuivre leur aménagement touristique comme ils le souhaitent sans défigurer ce joli bijou… Rien n’est moins sûr, mais on verra… Barbara nous tiendra informé !

Moi en tous cas, j’ai quitté Jéju imprégnée de toutes ses couleurs, du doré de ses bouddhas et de ses couchers de soleil, du rose et vert de son temple, du beau bleu de sa mer, et surtout de la chaleur et de l’infinie gentillesse de ses habitants. Je me souviendrai toujours de ce vieil homme à un arrêt de bus s’écriant en me voyant « I love foreigners » et tentant par tous les moyens ensuite de discuter avec moi de Paris et des Napoléons, Sarkozy ou Mitterand ! Il avait dû voyager dans son jeune temps… On s’est bien marré dans le bus ! Et ce conducteur qui juste avant de m’indiquer mon arrêt a pris le soin de dessiner un petit plan afin que je trouve mon hostel ! Ou cette dame qui après m’avoir donné le prix d’une petite poupée qu’elle avait fabriqué m’a rattrapé dans la rue en me l’offrant…  Ou encore de mes deux compagnes de chambre qui alors que nous n’avions échangé que des regards faute d’un langage commun, sont revenues un soir les bras chargés de bières et de snack histoire que l’on partage tout ça ensemble !

Vous l’aurez compris, ce qui m’a charmé à Jeju ce sont ses gens plus encore que ses paysages ! Si vous venez en Corée, prenez un vol (50 euros aller-retour de Seoul et une heure seulement !) et tentez l’expérience… Mais surtout, éviter tous les Spots touristiques et aller vous perdre au milieu de l’île là où il n’y a personne et où les chemins ne sont pas encore aménagés ! J’en ai trouvé un mais je suis sûre que l’île en regorge, tous les afficionados de l’île me l’ont affirmé.

Chute d'eau trés visitée où je me suis posée une heure histoire de profiter du soleil radieux...

Comme dirait Ferrer "On dirait le Sud... le temps dure longtemps..."

L'emblème de l'ïle : la clémentine... supra bonne

Sur Jeju ils ont même créé un musée pour la star de l'île!

La Corée a été le premier pays où je me suis payé le luxe d’en partir et d’y revenir ! En effet, après Jeju, j’ai rejoint Tokyo par avion et ai fait le chemin inverse 3 semaines plus tard. Pourquoi ? Pour plusieurs raisons à vrai dire. La première était que cela me faisait plaisir de repasser voir ma copine Daeki une dernière fois avant d’aller en Chine ; la seconde était que le ferry pour rejoindre la Chine partait du port de Séoul  et que c’était le moyen le plus économique de rejoindre ce pays. De plus,  cela me permettait de laisser quelques kilos d’affaires chez elle et de voyager plus léger. Enfin je me donnais ainsi du temps pour réfléchir à ma « future petite entreprise de création de bijoux» et pour décider si je me lançais ou pas dans l’achat de matériel dans le formidable marché que j’avais découvert à Séoul!

N’ayant pas visité le sud du pays, je me suis rendue à Gyeongju pour cette deuxième partie de mon voyage coréen. C’était étrange de revenir dans un pays que je connaissais déjà. Etrange mais finalement agréable. Après l’harmonie japonaise et son ultra-modernité, les coréens m’ont semblés rudes et le pays sous développé ! Comme quoi tout n’est qu’une question d’angle…

A Gyenongju, un professeur d’anglais couchsurfer m’a prêté son studio et un de ses étudiants !! Min Seop, un jeune coréen de 21 ans, est venu me chercher à la gare et m’a escorté jusqu’au bureau du Professeur Hank dans son université. Je voulais le rencontrer et le remercier. Monsieur Hank m’a accueilli avec un sourire contagieux et un bon petit thé. Avec Min Seop nous nous sommes installés dans le sofa qui trônait au milieu du bureau et avons bavardé quelques instants avec  cet incroyable professeur adoré de ses étudiants… Min Seop était devenu timide devant lui et n’osait plus « s’essayer » à l’anglais ! Heureusement, une fois dehors il a recommencer à parler, s’excusant à toutes les fins de phrases de ne pouvoir parler mieux et me remerciant de l’aider à progresser. J’espère que je ne lui ai pas appris trop de « franglais » ! 

Min Seop aime servir de guide aux couchsurfers de son professeur lorsque celui-ci doit s’absenter (comme c’était le cas lors de ma venue). Ainsi, il pratique son anglais, fais découvrir sa ville et rencontre des « personnes venues d’ailleurs ». Pour lui, cette ouverture est primordiale et il me disait déplorer que peu de ses amis soient dans cette démarche. Aussi il a invité deux potes à venir dîner avec nous ; c’était la première fois qu’ils rencontraient une européenne ! C’était charmant, et à nous 4 nous avons eu raison de cette montagne de poulet. C’est fou ce que les coréens mangent comme viande !

Min Seop, son ami et la montagne de poulet !

Scène féérique de début de matinée lorsque je suis arrivée en ferry au port de Busan où je devais prendre l'avion pour Tokyo

beaux restes d'un palais d'été où les rois et leur cours aimaient organiser orgies et fiesta en tout genre

En Corée, un plat est toujours accompagné de plein de "dishes" sortes de bouchées de différents mets

 

Gyeongju est une ville importante en Corée du Sud car c’est ici que son enterrés les anciens rois et héros de l’histoire de ce pays. Comme les égyptiens, les coréens installaient les dépouilles dans des chambres mortuaires au milieu des différents objets ayant appartenus au défunt ; l’originalité de ces tombes est qu’elles sont en forme de dômes et surtout qu’elles sont recouvertes de terre et de pelouse ! La ville a été organisée autour de ce « cimetière prairie » qui trône en son centre et qu’il est très agréable de parcourir… pour un peu je me serai cru dans les rêves d’Hundertwasser qui imaginait des villes sur ce principe… c’est doux, beau, pourquoi le genre humain a préféré le vertical/carré au rond/horizontal ? Dommage.

J'adore !

centre ville de Gyeongju

Durant ces 3 jours nous sommes aussi allés visiter des temples, dont le réputé temple Bulgoksa. Nous n’étions pas les seuls mais les scènes d’automne flamboyantes que ce temple nous a offert valaient clairement le coup ! Sans le faire exprès j’ai visité la Corée et le Japon à la « saison des érables » et n’ai cessé de m’extasier devant ces tableaux féériques dont la nature a le secret… apperçu photographique !

En Corée les couleurs dominantes des temples bouddhistes sont toujours ce vert pastel et ce rouge rosé... trés doux

rouge  sang!

ma préferée

et aucune retouche ! Pourquoi on ne plante pas plus d’érables en France, faut qu'on lance une pétition!

Je suis revenue à Séoul le dernier jour du festival des lanternes qui a lieu chaque année dans le quartier de Cheonggyecheon. C’était agréable de revenir dans cette ville, c’était un peu comme rentrer à la maison d’autant que comme Daeki avait insisté, je revenais avec au fond de ma poche les clés de son appartement… trop bon !

J’étais ravie de la retrouver après un mois de vadrouille sud-coréenne et japonaise. Mon gros sac déposé, je reparti une heure plus tard dans le froid glacial histoire d’aller admirer ces centaines de lanternes installées le long du petit canal. C’était trop trop beau !

Durant les quatres jours suivants, nous avons passé pas mal de temps ensemble avec daeki, je me suis délecté dans le super coffee shop qui vient d'ouvrir à coté de chez Daeki et ai parlé photo avec le propiétaire des lieu! J’ai été à plusieurs reprises au marché de matériel… la fièvre créatrice et acheteuse s’était de nouveau emparée de moi ! Je ne parlais (presque) que Bijoux, et en rêvais même ! J’ai eu la confirmation que même au bout de la planète ce virus me reprenait et mieux  encore que j’adorai ça. Passer des heures à parcourir les stands, à chercher, demander, négocier pour pouvoir faire ce que j’ai en tête et à un prix correct, c’est comme un jeu !  Et regardez, j’ai peut-être même refilé le virus à Daeki !!

coffee time

grains de café torréfiés maison rien que pour nous !

Daeki et ses premiers achats de matos !

le marché Dangdaemun

autour de Dangdaemun, le marché de fringues ouvert toute la nuit... le parcourir donne envie d'ouvrir une société d'import-export !!

Même en plein nuit, pas besoin de flash dans cette partie de la ville sur-éclairée !

Passer la plus grande partie de ce séjour coréen avec Daeki fut parfait. Grâce à elle j’ai pu me reposer et souffler après un mois d’aventures russes assez éreintantes. De plus  j’ai découvert la culture et la vie coréenne de l’intérieur, ce qui change tout ! Lorsque je suis arrivée Daeki était en pleine reflexion concernant son futur mariage, prévu pour Février prochain. Comme une grande partie de la jeune génération coréenne,  elle est à l’heure actuelle partagée entre son désir d’émancipation et d’indépendance et l’impossibilité de s'opposer aux traditions familiales. Intéressante Corée que j'aurai grand plaisir à voir évoluer...
Pour sur je reviendrai... Daeki et son chaleureux pays me manquent déjà !

Daeki et son gros matou Napi... une sacrée personnalité celui là !

quand l'hiver arrive, les coréens préparent leur fameux Kimchi...

Devant un des palais de la ville, la relève de la garde !